Biodiversité

Biodiversité

Biodiversité à l'UE

La biodiversité si familière au quotidien des vergers est devenue un enjeu. Il est important de l’évaluer pour mieux la préserver et d’identifier les services fondamentaux qu’elle rend pour la pollinisation, la fertilité, la régulation des ravageurs dans un verger. 

Parmi les productions agricoles, l’arboriculture bénéficie d’une symbolique forte et d’une image favorable d’un produit naturel, mais altéré par les pratiques. Pourtant les vergers sont des espaces de production où la biodiversité est importante grâce à plusieurs caractéristiques (culture pérenne, présence de bandes enherbées et de haies…)*.

Favoriser la biodiversité et préserver l’environnement

Fort de ce constat, INRAE des Pays de la Loire souhaite favoriser la biodiversité et préserver l’environnement sur son unité expérimentale horticole. Pour montrer son engagement l’Unité Expérimentale possède le label Vergers écoresponsable et un Système de Management Environnemental (SME) certifié norme ISO 14001.  Le label vergers écoresponsables correspond aux pratiques de la Production Fruitière Intégrée (PFI), situé entre l’agriculture biologique et l’agriculture conventionnelle. Il préconise de favoriser la biodiversité, de privilégier la lutte biologique et de raisonner les interventions en verger. Le SME consiste à améliorer de façon durable les performances environnementales sur l’exploitation.

Favoriser la biodiversité et préserver l’environnement

Pour mieux connaître la biodiversité des vergers, une stagiaire en licence professionnelle a été recrutée pour 6 mois. L’objectif de ce stage est la réalisation d’un état des lieux de la biodiversité. Il repose sur une étude du milieu et des taxons bio-indicateurs qui renseigne par leur présence des propriétés de l’écosystème dont ils font partie. Pour cette étude plusieurs inventaires sont mis en place, certains avec l’appui de protocoles standardisés comme ceux de l’OAB (Observatoire Agricole de Biodiversité) :

Nichoirs, vers et blaireau
  • Des inventaires sur les pollinisateurs (essentiellement sur les abeilles solitaires, les guêpes et les papillons de jour) grâce à des observations et la pose de nichoirs
  • Sur les vers de terre avec la méthode du « test moutarde » afin de recenser les vers Epigés, Anéciques et Endogés. Les vers de terre représentent le groupe phare du sol. En effet, ce sont les individus les plus grands de la faune du sol (macrofaune) et donc les plus visibles. Ils représentent la plus grande biomasse terrestre : 1 tonne/ha.
Test moutarde
  • Sur les chauves-souris avec une étude des ultrasons
  • Sur les oiseaux avec des observations
  • Sur la flore avec une méthode avec des quadrats
  • Sur les mammifères à l’aide d’une caméra de détection de mouvement posée au niveau des passages d’animaux
Caméra de detection
  • Sur les serpents et les lézards grâce à des plaques thermorégulatrices
  • Sur les invertébrés terrestres avec des relevés sous des planches en bois
  • Des inventaires sont également régulièrement réalisés sur les arthropodes (ravageurs et auxiliaires des vergers) présents sur les arbres. Ces recensements sont réalisés soit par le biais d'observations standardisées (époque de l'année et organe de l'arbre bien définis) soit par le biais de frappage des branches afin d'observer l'ensemble des individus présents à un temps T.

 

Autres dispositifs pour accueilir la biodiversité

Les inventaires effectués sur la biodiversité sur les 2 sites de l’unité expérimentale.
Les oiseaux : L’unité récence 56 espèces d’oiseaux. Selon la liste rouge des oiseaux nicheurs des Pays de la Loire, 5 sont quasi menacées (NT), 2 oiseaux sont classés vulnérables (VU) et un est en danger critique (CR). Il a été observé 4 rapaces : le faucon crécerelle, la buse variable, le milan noir  et une chouette. Nous avons aperçu 4 « oiseaux aquatiques » : le canard colvert, la foulque macroule, la gallinule poule-d’eau et le grèbe huppé. Il a été identifié 4 oiseaux type échassier : la cigogne blanche, l’œdicnème criard, le héron cendré et le héron garde-bœuf.

Les mammifères : Ils ont été observés à l’aide d’une caméra de détection de mouvement et d’une étude des ultrasons (pour les chauves-souris). Au total nous comptabilisons 15 mammifères (dont 6 espèces de chauves-souris) comme le renard roux, le blaireau d’Europe, la fouine et le sanglier.

Les serpents : L’unité répertorie 2 serpents sur les 7 espèces présentes en Pays de la Loire, il s’agit de la couleuvre d’Esculape et de la couleuvre à collier.

Les pollinisateurs : Les abeilles et guêpes solitaires ont été observées grâce à l’installation de nichoirs. L’inventaire des papillons précise 13 espèces aperçus comme le mytil, le citron ou le flambé.
Les invertébrés terrestres : Ils ont été  inventoriés grâce à des relevés sous des planches en bois. La catégorie la plus représentée est constituée des décomposeurs (cloportes, vers de terres...) à 56,2%, puis les phytophages (limaces, escargots…) à 34,4% et enfin les prédateurs (araignées, carabes…) à 9,4%.

Les insectes et les araignées des arbres : Grâce à une technique de frappage dans les branches, il a été recensé dans des pommiers une majorité d’araignées à 35,2%, puis des coléoptères (coccinelles) à 24% et des hémiptères (cicadelles, punaises et pucerons) avec 17,6%.

La flore commune : Une trentaine d’espèces a été observée sur des parcelles en verger comme le trèfle blanc, le plantain lancéolé, la verveine officinale et la pâquerette vivace.

* Source Ctifl (Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et Légumes) 2012 ; Biodiversité et régulation des ravageurs en arboriculture fruitière

License MC

Dans cette rubrique

L'Unité Expérimentale Horticole complète son dispositif pour plus de biodiversité.

Date de modification : 23 janvier 2024 | Date de création : 16 mai 2017 | Rédaction : S. Hameline