Les micro-mammifères, les tiques et les paysages agricoles

Les micro-mammifères, les tiques et les paysages agricoles

Les paysages peuvent influencer l’effectif des populations de tiques

Le risque de contracter des maladies transmises par les tiques dépend des interactions entre les hôtes vertébrés, les tiques et les agents pathogènes dans leur écosystème. En effet, les abondances des uns et des autres ainsi que leurs relations dépendent de la configuration du paysage.
Dans le cadre du projet ANR OSCAR, l’UMR BIOEPAR a étudié les relations entre les caractéristiques d’un paysage bocager, les micro-mammifères et la tique Ixodes ricinus, comme vecteur de zoonoses. En particulier, l'UMR BIOEPAR a caractérisé les micro-mammifères en tant qu’hôtes pour les larves de la tique. Deux espèces de rongeurs étaient abondantes en  bord de prairie, le mulot sylvestre et le campagnol roussâtre.

L'étude a montré que la structure du paysage (surface boisée, longueur des haies) influençait les populations de rongeurs. Ainsi, certains éléments du paysage, tels que la densité du réseau de haies et de bosquets, sont favorables aux mulots sylvestres, tandis que les campagnols roussâtres sont plus abondants dans les habitats isolés. Or le mulot sylvestre semblait un meilleur hôte pour les larves de tiques, avec une influence positive sur le nombre de tiques dans l’environnement, tandis que la contribution des campagnols roussâtres comme hôtes de larves variait en fonction de la saison. Une explication serait que ces derniers acquièrent une résistance immunitaire aux tiques à l’âge adulte et qu’il n’y a que les jeunes campagnols d’automne qui sont de bons hôtes pour les larves. Malgré cela, le nombre de tiques n’était que faiblement relié à celui des rongeurs, probablement à cause de l’influence d’autres facteurs (météorologie, végétation). Ce travail s’inscrit dans les questionnements actuels autour du rôle de la biodiversité sur la circulation de maladies infectieuses transmissibles à l’homme et aux animaux domestiques.

Cette étude montre que le paysage peut influencer le nombre de tiques en jouant sur le nombre d’hôtes micro-mammifères de chaque espèce. Ces espèces étant des réservoirs de pathogènes plus ou moins efficaces, la circulation de ceux-ci pourrait aussi être modifiée par le paysage. Des investigations sur ces pathogènes sont en cours.

Partenaires : Grégoire Perez a été co-encadré par Alain Butet, chargé de recherches dans l’UMR Université-CNRS Ecobio (de Rennes) et par Suzanne Bastian, Maître de conférences dans l’UMR Inra-Oniris BIOEPAR (à Nantes). Il a été financé par une bourse doctorale de la région Bretagne.

Publication associée : Perez, G., Bastian, S., Agoulon, A., Bouju, A., Durand, A., Faille, F., Lebert, I., Rantier, Y., Plantard, O., & Butet, A. (2016). Effect of landscape features on the relationship between Ixodes ricinus ticks and their small mammal hosts. Parasites & Vectors, 9.  http://dx.doi.org/10.1186/s13071-016-1296-9

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Contact(s) scientifique(s) :

Département(s) associé(s) : Santé animale
Centre(s) associé(s) : Angers-Nantes Pays de la Loire

En savoir plus

Programme ANR OSCAR

Etude du risque acarologique en fonction du paysage dans des agro-écosystèmes bocagers.

Ce programme est coordonné par l’UMR BIOEPAR et associe 5 laboratoires travaillant sur l’écologie des hôtes, des vecteurs et des agents pathogènes.

https://www6.inra.fr/oscar

Date de modification : 11 septembre 2023 | Date de création : 15 avril 2016 | Rédaction : ML